@ WebMaster - Moussa Kaboré dernière
mis à jour : 10/05/2006
LES STATISTIQUES AGRICOLES AU BURKINA FASO
La statistique agricole pour un pays peut être définie comme l’ensemble des données
numériques sur les différentes branches de l’agriculture, au sens large, et de son économie.
Dans une telle acceptation, elle inclut la production végétale, l’élevage, la pêche
et la sylviculture. Le champ des statistiques agricoles apparaît donc bien vaste et les séries numériques
qui peuvent être établies dans ce domaine sont très diverses. Toutefois, ces données
peuvent se classer en deux groupes fondamentaux :
- Les statistiques de base ou de structure, qui sont celles qui correspondent aux caractéristiques dont
la variation inter annuel sont faibles et qui reflète la structure de l’économie agricole du pays
ou de la région. De ce fait, l’on peut se limiter à ne les collecter qu’à des intervalles
réguliers, par exemple tous les dix ans à l’occasion des recensements décanaux de l’agriculture
(jamais réalisé au Burkina Faso) et à travers des enquêtes tous les cinq ans (la dernière
en date pour le Burkina Faso date déjà de 1993). Rentrent dans ce groupe : l’utilisation des
terres, le nombre d’exploitations et leur superficie totale, la population agricole, le matérielle et l’outillages
agricoles, les installations fixes, … etc.
- Les statistiques agricoles courantes, qui sont celles qui correspondent aux caractéristiques dont les
variations annuelles sont assez rapides. Il s’agit donc de données conjoncturelles. Elles correspondent
aux activités agricoles qui s’exercent de façon plus ou moins permanentes et qui se répètent
chaque année : la superficie emblavée, la production, les quantités d’engrais utilisées,
les rendements. La collecte des statistiques courantes s’effectue annuellement et même quelque fois plus
fréquemment ; notamment pour les caractéristiques sujettes à des variations saisonnières
comme les prix.
La part du secteur agricole dans l’économie du Burkina Faso est importante (45% du PIB) et le pourcentage
de la population vivant de l’agriculture est encore plus élevée. Au Burkina Faso, on a jusqu’ici
collecté des données sur l’agriculture pour répondre aux besoins de développement liés
à l’utilisation des terres et à la production agricole dans le cadre de la sécurité
alimentaire. Toute fois, comme l’agriculture est la principale source d'emploi et de moyen d’existence de la majorité
de la population, l’attention des planificateurs du développement agricoles s’est déplacée
au fil des ans de telle manière que les besoins de données se rapportent non seulement aux problèmes
concernant les exploitations agricoles et la production agricole, mais aussi aux problèmes relatifs au bien
être des populations vivant de l’agriculture (par exemple revenu, santé, nutrition, …etc.) ainsi que
la sécurité alimentaire de la population de la population dans son ensemble. Les planificateurs de
l’agriculture visent également à améliorer la production dans le cadre du développement
durable. Dans ce contexte, ils sont intéressés à des données se rapportant à
l’épuisement des ressources naturelles (en terre) et à l’impact sur l’environnement.
Les données numériques sur l’agriculture servent à diverses catégories d’utilisateurs
d’un pays. Au Burkina Faso, ce sont surtout :
- les services publics qui ont besoin de ces renseignements pour :
- formuler des programmes de développement
- formuler et une stratégie de suivi évaluation des projets et programmes
- formuler des politiques de sécurité alimentaire
- formuler des politiques de commerce extérieur
- formuler des politiques adéquates de réformes agraires
- élaborer des comptes nationaux, …etc.
- le secteur privé qui ne semble pas être un grand utilisateur des statistiques agricoles.
Néanmoins, certains grands producteurs agricoles s’intéressent aux statistiques agricoles. Les prévisions
et les estimations de la production de la campagne, ainsi que les statistiques sur les prix des produits agricoles
les intéressent pour se placer au mieux sur le marché. D’autres parts, quelques entreprises
privées et les milieux d’affaires s’intéressent aussi à certaines données notamment
aux statistiques sur l’utilisation du matériel et des machines agricoles, des engrais, des pesticides, des
aliments de bétail, etc.
A titre d’exemple, les statistiques agricoles ont contribuées à plusieurs travaux dont :
- annuellement à l’élaboration du bilan céréalier national dans le cadre de la sécurité
alimentaire à l’attention du gouvernement et aux organismes partenaires comme le CILSS, la FAO, le PAM,
le Cathwell, …etc.
- l’élaboration des comptes nationaux par l’INSD
- la mise au point de la politique monétaire par la BCEAO
- la prévision du crédit par les institutions financières
- la mise au point de la stratégie nationale sur la mécanisation agricole (étude FAO &
Direction Nationale de la Mécanisation Agricole)
- La formulation de la politique nationale sur la fertilité des sols ( Unité de Gestion sur la
fertilité des Sols) dans le ciblage des zones d’intervention du Programme Piote Burkina Phosphate.
- Le Projet Irrigation Privée et AgroProcessing/Banque Mondiale dans l’élaboration de sa stratégie
d’intervention dans le secteur de l’irrigation privé.
- Le Projet Appui aux éleveurs Producteurs de lait de Bobo-Dioulasso/Service néerlandais des Volontaires
dans la formulation d’une politique d’intervention
- Le projet CES/AGF pour le diagnostic de la problématique de la conservation des eaux et des sols.
- La formulation du Programme National de secours Urgence par le Ministère de l’Action Social
- La réalisation de plusieurs études dont la dernière en date est le Plan Stratégique
Opérationnel (PSO) par le gouvernement
- La réalisation d’un modèle intégré pour la prévision du secteur agricole
(IAPagro) par le PASA.
- La réalisation de la Base de Données sur les Localités du Burkina (BDLB) par le PNGT,
…etc.
En plus de l’utilisation des statistiques agricoles par les structures de l’Etat et les ONG, il faut mentionner
les utilisations des données dans le cadre de la recherche. Ainsi peut-on citer :
- l’Université de Ouagadougou, Le Centre Régional Agrymeth (Niamey Niger),
- l’Université de Groningen (Pays Bas), l’Institut de Surveillance aérienne (ITC ) des Pays Bas
- l’Université Libre de Bruxelles (Belgique), le CIRAD (France)
- l’INERA (Burkina Faso), Le CNRST (Burkina Faso), L’Université d’Amsterdam (Pays Bas)
- Le SAFGRAD, L’Université de Sorbonne (Paris France), RRBowker (Etats Unis) , …etc.